15 Février 1990, non loin de Lipari en Sicile, naissait une petite fille à l’épaisse chevelure brune (Oui, il y a des bébés plus chevelu que d’autre !). Ses parents décidèrent de la prénommer Victoria. Vous avez compris cette petite fille n’était autre que moi ! En effet à cette époque j’étais brune et j’ai changé de couleur il y a seulement quelques années mais pour le moment le sujet n’est pas là. Donc mes parents m’ont donné en guise de second, troisième et quatrième prénom : Bliss, Sydney, Milan. J’ai demandé, quand je fus plus vieille, pourquoi ils m’avaient appelé ainsi et leur seule réponse fut : « Ta mère aimait le prénom Bliss, nous nous sommes rencontré à Sydney et nous adorons tous les deux la ville de Milan ». Je trouvais et trouve toujours cette raison complètement stupide surtout que je n’arrive pas à considérer Bliss comme un prénom. Dès que l’on en eu la possibilité, nous rentrions à NewCastle, où mes parents avaient emménagé quelques mois auparavant.

Comment décrire mon enfance ? Il ne s’est tout simplement rien passé. J’étais une enfant à la scolarité normale, j’étais bonne élève mais sans plus, mes parents continuaient de s’aimer. Mes parents avaient un lien fusionnel et leur amour n’a jamais décliné. La seule chose notable c’est que depuis mon enfance je suis fidèle, un peu naïve et trop crédule. J’ai toujours fais trop confiance aux gens et je ne le regretterais que plus tard, malheureusement…

Ma vie commença à bouger quand je rencontrais Abbigail, ma meilleure-amie. J’avais 11 ans à cette époque et rapidement, se noua entre nous une sorte de fraternité. On était comme des jumelles, devinant ce que l’autre pensait ou voulait. On adorait rire, blaguer ensemble. L’une des choses qu’elle préférait, elle, c’était me prendre en photo. Je me prêtais volontiers à l’exercice parce que je savais que ça lui faisait plaisir que j’accepte. Quand j’eu 15 ans, Abby envoya les photos qu’elle avait prise de moi à une agence de mannequin. Elle était persuadée que j’avais de l’avenir dans cette branche et elle avait raison. Sur le coup, je lui en voulu beaucoup mais quand je fus engagée dans cette agence tout mon ressentiment s’envola. Pourquoi en vouloir à sa meilleure-amie qui nous avait trouvé un travail bien rémunéré et qui était somme toute assez plaisant. Cette même année, je rencontrais Olivia, une photographe. Je m’entendais très bien avec elle et je ne savais pas encore qu’elle me ferait découvrir l’amour. En fait je devins amie avec pas mal de mannequin que ce soit des femmes ou des hommes.

Le 15 Juillet 2006 marqua définitivement ma vie. J’avais une séance de photo pour une marque de jeans. Je portais uniquement un jeans et une chemise. Bref je n’étais pas très vêtue. Comme bien souvent, c’était Olivia qui me photographiait. Elle me dirigeait, me disait comment je devais me placer, etc… Puis vint un ordre auquel je ne m’attendais pas : « Enlève le bouton de ta chemise.
-Quoi ?!
-Fais ce que je te dis et déboutonne ta chemise ! »
Bon… Je n’avais pas à discuter les demandes de la photographe. Elle continua son travail puis après une dizaine de clichés, elle s’approcha de moi. Elle repoussa l’une de mes longues mèches brunes qui tombait devant mon visage. Olivia pris mon visage entre ses mains alors que je me demandais ce qu’elle faisait. D’accord, j’avais toujours trouvé qu’Olivia était vraiment une femme magnifique et même carrément sexy. Ses lèvres rencontrèrent les miennes. Pas besoin de préciser que mon cœur battait la chamade. De longs baisers de plus en plus passionnés puis une nuit d’amour et de sexe effréné. Dire que j’étais tombée amoureuse d’une femme. Cependant, j’étais sûre de ne pas être homosexuelle puisque j’étais aussi attirée par les hommes.
Pendant 2 ans, les shootings et les défilés s’enchaînèrent. Je restais fidèle à Olivia et dès qu’on se retrouvait, notre amour et la passion nous submergeait sans que l’on puisse y faire quelque chose. C’était incroyable. Je ne pensais pas que je puisse éprouver cela un jour. Mon amour pour Olivia était une chose formidable mais il m’avait quand même éloigné d’Abbigail qui ne comprenait pas que je puisse aimer les femmes. D’ailleurs elle n’était pas la seule. J’avais présenté Olivia à mes parents à l’occasion du premier anniversaire de notre couple et il m’avait reniée, moi, leur fille unique, parce que j’avais une orientation sexuelle un peu particulière. J’étais trop rancunière pour revenir leur parler lorsque mon histoire avec Olivia se termina. Personne ne savait que je pouvais ressentir tant de colère et de rage d’avoir été délaissée à cause de ma sexualité. J’étais imprévisible sans être lunatique.

J’étais folle amoureuse de ma photographe préférée si bien que je ne pouvais me douter de ce qui allait se passer, de ce que me ferait subir ma belle et douce Olivia. J’étais devenue assez riche et comme je ne comprenais rien à la finance, j’avais un comptable qui s’occupait de mon argent. Seulement, je ne sais pas ce qu’à fait Olivia mais elle a réussi à me voler ma richesse. Je crois qu’elle a dilapidé mon argent dans les jeux et l’alcool. Cependant, ce n’était pas suffisant pour me briser le cœur –ce qu’elle fit. Olivia m’annonça qu’elle me trompait depuis déjà un an avec une autre femme. Dans le bureau de mon comptable, je ne cessais de pleurer. Heureusement, il était compréhensif et avait tenté de me réconforter. Je fus obligée de rendre mon appartement et je partis m’installer chez un mannequin qui était devenu mon meilleur-ami. En fait je vis toujours chez lui et je dois avouer qu’il m’arrive régulièrement de coucher avec lui. Revenons à l’année de mes 18 ans. Pendant 3 mois, j’étais tellement triste et déprimée que je n’arrivais à rien faire. Pour tirer un trait définitif avec ma vie d’avant, avec ma vie que je partageais avec Olivia, je décidais de changer physiquement. Un jour comme un autre, je me rendais dans un salon de coiffure pour changer de coupe de cheveux. Le propriétaire du salon cherchait une ou un apprenti et je me proposais pour le job. Du coup je ressortais du salon avec une nouvelle coupe de cheveux, une nouvelle couleur (C’est ce jour-là que j’adoptais les cheveux blonds) et un travail. Que du bon. Mais ma vie n’était pas encore rose… A cette époque j’ai enchainé les partenaires sexuels différents. J’étais une séductrice hors paire, je pouvais être aguicheuse sans être vulgaire. Je savais juste ce qu’il fallait faire pour faire tomber n’importe qui. J’avais même réussi à « convertir » des femmes à l’homosexualité. Bien souvent le week-end j'allais en boîte ou dans les bars pour faire des rencontres et coucher avec quelqu’un pour tuer ma solitude et l’amour que j’éprouvais encore pour la femme qui m’avait trahie.
Puis un jour, je me rendais compte que je n’éprouvais plus rien pour Olivia. Je me fis tatouer une hirondelle en vol dans le bas du dos lorsque le lien qui me liait à cette femme se « trancha ». Dès lors, je me fis tatouer (et percer) encore plusieurs fois.
Depuis je vis ma petite vie tranquille. Je vis toujours avec mon meilleur-ami (qui a changé de métier). On a adopté deux chiens et un chat… Enfin, c’est plutôt le chat qui nous a adoptés. J’ai l’impression que je m’épanoui de plus en plus dans cette vie… Je ne sais pas ce qu’elle me réserve mais je profite de chaque instant et essais de me concentrer sur les beaux souvenirs. Si votre curiosité n’est pas étanchée, vous apprendrez à me connaître comme n’importe qui. Certaines choses doivent être apprises au contact des gens comme le caractère de quelqu’un.