Pour certaines personnes, leur arrivée au monde est simple, calculée, précise, et extrêmement attendue. Ils vivent entourés de personnes qui feraient n’importe quoi pour eu, jusqu’à donner leur vie. Ils obtiennent tout, avec plus ou moins d’aide. De toute façon, ils n’ont qu’à claquer des doigts pour avoir quelque chose, et ils savent qu’ils ne manqueront jamais de rien. Ces gens là on une chance inouïe, peut importe les misères qu’ils pourront vivre, les personnes qu’ils pourront perdre.
Pour d’autres personnes, la vie a fait un choix tout à fait différent. Votre mère tombe enceinte, elle ne sait pas qui est le père, elle n’a pas d’argent, elle ne veut pas de ce bébé, malgré tout elle le garde, et involontairement lui gâche la vie. Elle se dit que s’occuper d’un nouveau né ne doit pas être si compliqué que ça, qu’il suffit de lui mettre un biberon dans la bouche pour être tranquille, mais malheureusement, elle perd le fil, et n’y arrive plus. Ne veut plus. Et finit par vous délaisser et vous laisser entre les mains du destin.
Bien évidemment, je fais partit de ces gens malchanceux, mais je trouve que je n’ai pas à me plaindre, et m’en sors plutôt bien. Ma mère avait 17 ans lorsqu’elle est tombée enceinte. Malheureusement pour elle, elle l’était depuis trop longtemps lorsqu’elle décida d’avorter. Elle n’a donc pas eut le choix, et lorsqu’elle m’a vu pour la première fois, elle a refusé catégoriquement de me faire adopter. L’homme qui est mon père n’a jamais voulut me reconnaître, m’abandonnant, moi et ma mère. Celle-ci s’est occupée de moi jusqu’à ce que je sois en âge de devenir plus ou moins autonome. A l’âge de 7 ans, j’allais et rentrais seule de l’école. Comme d’habitude, ma mère n’était pas là, alors je me préparais moi-même à manger, faisais mes lessives si besoins et me couchais. Je ne voyais ma mère que le matin, car elle rentrait de son travail vers six heures. D’après ce qu’elle me disait, elle était serveuse dans une boîte de nuit. C’est donc elle qui m’a fait connaître cet endroit. La vie qu’était de travailler ou d’aller en boîte. Je n’aurais jamais pensé avant qu’autant de monde pouvait se regrouper dans ces lieux, juste pour s’éclater sur les mixes des DJs. C’est également elle qui m’a habitué à écouter vingt quatre heures sur vingt quatre la musique. La musique qui maintenant est toute ma vie. Je vis pour elle. A l’âge de 14 ans, pour la première fois de ma vie, ma mère me proposa qu’on sorte toutes les deux pour papoter, comme font les mères avec leurs filles. J’étais tout simplement abasourdie par cette proposition, et ne mis pas longtemps à accepter. Mais j’aurais dû me rappeler que ma mère était différente des autres, et qu’elle était encore très jeune. Oui, car après notre petite journée assez agréable, elle ne me ramena pas à la maison, et à 23H00, peut avant de prendre son service, elle m’amena dans la boîte de nuit où elle travaillait. J’étais censée rester dans les vestiaires, mais étant mal éduquée à cause de cette fameuse mère, je partis découvrir cette endroit inconnu ou tout les gens dansaient devant un homme qui battait la mesure. Je me rappelle très bien de cette soirée, c’est après cela que les voisins ont envoyé la police à la maison pour que je baisse le son. Heureusement, j’étais assez grande pour mes quatorze ans, et passais plutôt inaperçue malgré mes couettes à la Fifi Brindacier. Je m’étais donc faufilée entre les dizaines de personnes entassées sur la piste de danse, était passée sous les barrières et m’étais retrouvée avec le DJ, impressionnée par cette planche pleines de boutons bizarres. J’ai passé ma nuit à le regarder, à essayer de comprendre à quoi servaient chaque bouton, à mémoriser le moindre de ses gestes. Parce que je voulais faire pareille. Le son qu’il mixait été incroyable et je l’enviais énormément. Je finis par m’endormir vers quatre heures du matin sur la chaise qu’il m’avait gentiment donné.
Le lendemain, après m’être reposé toute la journée, je pris la tête à ma mère pour y retourner, pour continuer de regarder l’homme mixer et écouter ce son qui n’était que pure magie pour moi. Elle céda, car elle en avait mare de m’entendre lui parler de ça jour et nuit. Je passais donc mes nuits de vendredi et samedi avec le DJ. On apprit à ce connaître, et il commença à m’expliquer quelques bases, pendant que je devenais sa petite protégée. Puis mes 15 ans arrivèrent à grand pas, et j’y allais quatre nuits par semaines. Je ne suivais presque plus mes cours, passant mes journées à dormir. Mon DJ était devenu un très bon ami, à tel point qu’il me donna son ancienne table de mixage. On en est même venu à se voir les mercredis après midi pour mixer. Et d’après lui, je me débrouillais plutôt bien. Une fois en seconde, tout s’écroula autour de moi. Ma mère tomba dans l’alcoolisme et la drogue, et je perdis la personne la plus importante dans ma vie. L’homme qui m’avait permis d’avoir une raison de vivre, Alexander, mon fameux DJ, perdit la vie dans un accident de voiture. Une dépression me gagna, et le lycée fut terminé pour moi. Je cessai tout simplement d’y aller, et décidai de me trouver un petit boulot. Je vécus ainsi chez ma mère jusqu’à mes 18 ans, puis décida de reprendre ma vie en main. C’est ainsi que je me retrouvai à mixer, et à m’occuper de ma mère pour ne pas qu’elle fasse de bêtise.