Spirit Wade n'est pas le genre de mec à avoir vécu une vie totalement originale ou même passionnante. Au contraire, son histoire, son passé à lui est très banal, commun dans le genre. Pas de parents détestés ou décédés, pas de fugues, rien de tout cela. Non, Spirit a eu une vie simple jusque-là, et il n'en s'en plaint certainement pas !


Né dans un petit quartier sympa de Perth, en Australie, son prénom « Spirit » fut sélectionné par sa mère, puisque la compagnie de mode de cette dernière portait ce nom-là. Monsieur Wade quant à lui était un australien pur et dur, natif de Sydney ; il avait rencontré son épouse lors de ses études de droit en Europe et était tout de suite tombé sous le charme. Cette dernière venait d’Italie, et conservait une merveilleuse beauté malgré son âge croissant. Avec de tels parents aimants, ne rêvant que d’une vie de famille tranquille, Spirit ne put avoir qu’une enfance heureuse et rêvée de tous. Ce qu’il préférait, c’étaient les moments, rares mais existants, que lui consacrait son père, habituellement occupé de par son métier d’avocat, pour lui enseigner un ou deux sports, développer sa culture littéraire ou musicale ou tout simplement, ces moments où il l’emmenait en promenade. Mais il avait tout autant besoin de la tendresse de sa mère, seule présence féminine à ses côtés jusqu’à la fin de son innocence.

Au cours de son enfance, Spirit trouva sa vraie passion : la cuisine. Quelle qu’elle soit, peu importe sa forme, il l’aimait, et l’aime toujours d’ailleurs, plus que tout. Ca avait commencé par de simples pâtisseries qui se révélèrent goûteuses et succulentes, puis il avait amélioré sa cuisine, avait suivi des cours auprès d’un chef qui habitait à quelques pas de chez lui, jusqu’à maîtriser des plats bien plus complexes, bref, il était devenu un vrai cordon bleu.

Puis vint l’adolescence et les difficultés habituelles, notamment le problème des résultats scolaires. En effet, Spirit était atteint de suractivité et de dyslexie. Ces deux handicaps l’empêchaient de se concentrer suffisamment en cours, surtout que le jeune homme n’aimait tout simplement pas le fait de rester assis pendant des heures et d’écouter les discours soporifiques d’un guignol qui croit avoir la science infuse. Non, pour lui, cela représentait de précieuses minutes de sa vie qu’il perdait inutilement. Evidemment, ses parents n’étaient pas du même avis, et finalement, au bout de longs conflits, ils trouvèrent une solution qui les arrangèrent tous : Spirit déclara qu’il aspirerait à un métier jugé « passionnant », tel que grand chef. Ouais, chef cuistot, ça lui plaisait beaucoup ! Sur les chaînes culinaires il avait rêvé de devenir l’un de ces mecs que l’on voyait manier la coupe d’une carotte ou la cuisson d’une belle entrecôte à la perfection, qui possédait sa propre émission, sa propre cuisine, alors il en deviendrait un lui aussi, une star de la cuisine.

Ce problème réglé, un autre fit surface : Spirit s’était mis à fumer…comme un véritable pompier ! Avant des évènements importants, examens, discours à prononcer et autre connerie du genre, le jeune homme était souvent victime de crise de stress ; la clope l’aidait à envoyer des ondes positives dans tout son corps, le détendant jusqu’au dernier des muscles. Son père n’en était pas fier mais il ne pouvait s’en empêcher : il était tout simplement devenu accro et il ne pouvait alors plus se séparer de ses fameuses Lucky Strikes.

Populaire, les sorties étaient fréquentes, tout comme les soirées de beuveries. Et bien entendu, prévoyant et prudent, le jeune homme faisait bien attention à ses fréquentations et surtout, à ne pas déconner. D’ailleurs il resta puceau durant un long moment. Non pas qu’il était coincé mais il ne pouvait pas supporter le fait de décevoir ses parents. Et puis…il n’éprouvait pas tellement le besoin d’aller se défoncer à coup de coke, une Tequila en main et provoquer un accident. Il adorait les plaisirs, mais faisait toujours en sorte que ça ne nuise à personne, lui en premier.

En parlant de plaisir, en tant que véritable mâle, Spirit a toujours adoré le sport. Que ce soit de la musculation, du surf, du handball ou du soccer, il lui faut absolument son heure de sport par journée ! Il adore plus que tout le rugby et le football australien, et pratique régulièrement le surf, surtout en week-end. Il a appris à s’imprégner des passions de son père car, comme lui, il est fan du vieux rock ou de la voile. Il possède même son propre bateau et en est très fier.

Un jour cependant, sa mère annonça qu’elle devait déménager quelques temps en Angleterre, à Newcastle précisément, pour revoir un peu une ou deux de ses boutiques ouvertes là-bas. Son père ne pouvant les accompagner, Spirit s’en chargea, quittant donc l’Australie pour découvrir un nouveau monde. Il se fit rapidement remarquer par un agent de mannequinat, alors qu’il fumait simplement sa clope au coin d’une ruelle, mais il n’eut le temps de dire « ouf » qu’il se retrouvait déjà face à un photographe, des maquilleurs et coiffeurs tout autour de lui. Oh il n’allait pas s’en plaindre… il rencontrait des nanas vraiment canons là-bas…

Notamment Victoria. La seule fille de tout ce grand monde qui réussit à retenir son attention. Il eut ses premiers sentiments pour elle, il perdit sa première fois pour elle, il accepta la cohabitation pour elle, il supportait ses bestioles qui lui servaient d’animaux de compagnie, toujours pour elle. Mais cette belle femme, elle, était incapable de supporter ne serait-ce que son caractère de fumeur. Signe qu’elle se fichait bien de lui et que ses sentiments n’étaient pas partagés… m’enfin bon, pour le moment, Spirit pense qu’il vaut mieux laisser du temps passer, il réussira à la charmer un jour ou l’autre !

Aujourd’hui, à 24 ans, Spirit a abandonné le mannequinat, il a poussé ses études culinaires au plus haut point et le voilà cuistot dans un superbe restaurant en plein centre de Newcastle, car oui, il travaille ici maintenant ! Quand sa mère est retournée en Australie, il avait refusé, souhaitant son indépendance, et la construction individuelle de sa vie ici-même. Et puis, il ne pouvait renoncer à ses nouveaux amis, à Vicky, et à ses rêves de chef. Pour le moment donc, aucun nuage à l’horizon dans sa vie tranquille, il veille bien à ce que ce beau climat demeure !