Dans un quartier résidentiel, vivait une famille qui avait tout pour être heureux. Une belle maison, un chien fidèle et .. moi. Mes parents gagnaient assez bien leur vie sans pour autant rouler sur l'or. On pouvait se permettre d'aller une fois par mois au restaurant et quelques petites folies de ce genre. La belle vie quoi. On était heureux, du moins, j'étais heureux. J'étais surement encore trop innocent et naïf pour voir que tout n'était pas rose. En effet, mes parents s'engueulaient -quelque fois- mais ils faisaient exprès d'attendre que je sois partis au lit pour que je n'entende pas leurs paroles blessantes. Sauf qu'une fois, leurs cris m'ont réveillé. Je ne comprenais pas très bien ce qu'il se passait et je me disais que c'était juste une dispute .. Mais je m'étais trompé, tous les autres soirs ça recommençait, au point où j'arrivais plus à dormir. Je sentais que c'était pas normal qu'ils s'engueulent tout le temps mais je n'osais rien dire et faisait comme si je n'avais rien entendu le lendemain matin. Petit à petit, je commençai à m'habituer à leur dispute de plus en plus violente. Je n'aimais pas ça mais je faisais avec. Je n'avais pas le choix de toute façon. Comme je n'avais pas eu le choix de laisser partir mon père. Un soir, il était partit sans même me dire au revoir. Je me rappellerai toujours de son regard pitoyable qu'il m'avait lancé. C'était la dernière fois que je le voyais. Il nous avait abandonné. Les mois suivant, ma mère ne c'était toujours pas remis du départ de son mari. Je l'entendais pleurer tous les soirs alors à chaque fois je me glissais dans son lit et je lui disais que ça irait, qu'on allait s'en sortir car on était tous les deux.
Plus le temps passait et plus j'étais proche avec ma mère. J'étais toujours là pour l'aider à la maison et écouter ses problèmes de travail. Elle était tout pour moi, c'était ma seule famille. Mon père ? Lui, je le déteste. Non seulement parce qu'il avait détruit ma mère pendant plusieurs années mais aussi parce qu'il avait reconstruit une nouvelle famille. Il nous avait oubliés et ça jamais je ne pourrai le lui pardonner. Je suis devenu plus fort grâce à son absence. A l'école, j'étais l'ami de tout le monde, celui que tout le monde aime. Mais celui qui ne parlait jamais de sa vie de famille. Ca intriguait d'ailleurs beaucoup les personnes de mon entourage. Son père était-il mort ? Etait-il drogué ? Pourquoi on le voyait jamais ? Bref, j'en avais entendu des belles et des pas mures mais je ne laissais rien paraitre et les laissait parler.
Aujourd'hui, je suis agent immobilier et je gagne assez bien ma vie. Je sors beaucoup et je vais voir minimum deux fois par semaines ma mère. Je suis célibataire et vis dans une maison avec mon chien.