Isadora referma avec soin la porte derrière elle, et posa ses baskets contre le mur, comme chaque soir lorsqu'elle rentrait du collège. Elle défit sa veste, la posa sur la chaise à sa gauche, quand elle entendit un hurlement strident provenant de la cuisine. la voix de sa mère.
Elle était encore tombée... La jeune fille pénétra dans la cuisine, aida sa mère à se relever. Depuis quelques temps, ses gestes étaient moins précis, et elle semblait se vider de son énergie, comme si quelque chose aspirait sa substance. Isdora ne s'affolait pas, cependant elle savait que le cas de sa mère était incurable, et qu'en ne l’amenant pas à l’hôpital ils ne faisaient que retarder sa mort. Par "ils", elle entendait : elle et son père.

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Quand on lui demandait si elle vivait avec son père, Isadora était toujours tentée de répondre : « Non. » Depuis que sa mère avait disparu, son père ne rentrait plus, elle savait qu'il passait ses nuits en boîte. Parfois, il ramenait une copine, et 2 jours plus tard Isadora ne la voyait plus. Elle en avait vu des dizaines, en un an. La jeune fille s'isolait de plus en plus. Le lycée l'ennuyait, et pourtant elle s'intéressait à ses cours, les comprenait, les appréciait. Mais quelque chose l'avait déconnectée du monde réel depuis un an. Swan portait le deuil comme un fardeau, et seules deux choses la retenaient sur Terre : Son chat, et la musique. la musique. Chaque soir, elle rentrait, jetait ses chaussures, et partait s'allonger sur son lit, démarrant la radio. Il lui fallait hurler chaque jour pour évacuer sa détresse, ses complexes et tout ce qu'elle ne disait pas le jour.