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 Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.

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M. Apollinaire Smirnov

M. Apollinaire Smirnov




▶ MOTS : 238
▶ ICI DEPUIS : 29/11/2011
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MessageSujet: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeSam 17 Déc - 23:44

Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  526829alex3
ft Amber

L'air frais de l'automne fouettait son visage, les nuages gris et menaçant cachant la lune qui arrivait à luire faiblement par moment. Apollinaire soupira alors qu'il allumait une énième cigarette dont il savoura la première bouffé, son regard perdu dans la mer de nuage qui le surplombait. Il ne savait pas très bien où il était, perdu dans les rues de NewCastle assis sur le dossier d'un banc, prêt à tomber à la renverse sur le trottoir à la moindre bourrasque de vent. Mais à vrai dire, il s'en foutait, il était perdu dans ses pensées à un point tel qu'il ne remarquait même pas qu'il mourrait de froid, vêtu d'un simple débardeur blanc et d'un vieux jean usés qui lui descendait sous les fesses. Si les flics passaient par là, ils l'emmènerait surement au poste le prenant pour un vagabond, ou pire encore, un prostitué. Il passa une main dans ses cheveux décoiffés, tirant la dernière taffe de sa cigarette avant d'en rallumer une derrière, presque machinalement. Qu'est-ce qui pouvait le tracasser comme ça ? Rien, absolument rien. Et pourtant, il aurait pu penser à plein de choses, mais non, il était juste là, assis sur son banc, seul, au milieu d'une rue sans vie, à fixer le ciel noir, sans que rien ne lui passe par la tête. Du vide, du silence. C'est ce qu'il recherchait depuis que toute cette agitation lui était tombée dessus, cette spirale infernale de laquelle il ne pouvait se sortir. Il balança sa tête un peu plus en arrière, faisant des ronds de fumée qui s'envolaient vers le ciel en désordre. Il était bien, là, à se concentrer sur le vent qui effleurait sa peau et ébouriffait ses cheveux. Il ferma les yeux, une seconde, une minute, une heure peut-être jusqu'à ce qu'un bruit ne vienne briser son moment de sérénité. Puis un autre. Assez lointains jusqu'à ce qu'il ne se rapproche de lui, dans une allure parfaitement symétrique. Clac clac clac. C'était le bruit de chaussures à talons qui claquaient le sol au rythme régulier d'une marche. Doucement, le serbe ouvrit les yeux tout en tournant la tête vers la silhouette qui s'approchait de lui. Un petit sourire orna son visage, après tout, à cette heure là de la nuit, ça ne lui ferait pas de mal de saluer une inconnu, mais, dès qu'il reconnu les traits familiers d'Amber, son visage se figea, une sorte de haine transperça ses yeux pour essayer de la foudroyer sur place, mais cela ne semblait pas marcher. Sur tous les habitants de cette ville, il fallait que ce soit elle qui vienne tout gâcher de ce moment de solitude tant recherché. Vraiment, cette fille avait le don de l'énerver plus que tout et, pourtant, c'était parti d'un rien. Il ne se souvenait plus vraiment pourquoi il l'a détestait tant, mais les faits était là, pour lui, elle était insupportable et chiante, elle n'en pensait sûrement pas moins. « Tiens. Quel surprise. » dit-il, dans un ton aussi froid que la température extérieur, qui, disons le, ne dépassait pas les dix degrés. Dans une inspiration nerveuse, il termina sa cigarette, qu'il jeta dans le caniveaux avant de fixer son regard sur le mur en face de lui. Avec un peu de chance, elle ne ferai que passer et le laisser tranquille. Il ne restait qu'à prier pour qu'elle ne vienne pas s'assoir à côté de lui juste pour l'exasperer.
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Amber L. Hurricane

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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeLun 19 Déc - 13:13

Etait-ce l’air, ou le vent qui parvenait à me faire trembler de froid ? Bien que je m’en fiche éperdument, je me posais la question. Cette température glaçante allait de paire avec le temps. Les nuages menaçaient clairement toute luminosité dans le ciel, emprisonnant la lune et les étoiles dans un voile sombre. Le seul éclairement de la rue n’était assuré que par quelques maigres réverbères, qui diffusaient une lueur diaphane, presque blafarde tous les cinquante mètres. Un paysage sans rien de vraiment passionnant. A y regarder d’un œil un peu plus observateur, on distinguait le curieux balai de feuilles que le vent provoquait, les transportant une à une plus loin, ailleurs. A dire vrai, cette vision avait quelque chose de déprimant et d’éphémère. Après tout, nous le sommes tous, éphémères. Je traînais les pieds, renonçant à aller me mettre au chaud. L’air froid me changeait les idées, ou du moins m’en éloignait. Oui, je préférais traîner dehors, au risque de m’attraper un rhume digne de ce nom, qu’aller en boîte, voir du monde et m’amuser. Chacun sa vision des choses. Plus je marchais, plus je tombais dans une sorte de torpeur due sûrement au vent glacial, qui me gelait de la tête aux pieds. La solitude dans la fraîcheur d’hiver, ça devenait quand même légèrement spécial.

Solitude…C’était peu dire, et pas conforme à la réalité. Dans la faible lumière, plus loin, avachi sur un banc, on apercevait un type. Il n’aurait pas été vêtu d’un débardeur blanc, on n’aurait vu de lui qu’une ombre. Objectivement parlant, je n’étais qu’à moitié étonnée de trouver quelqu’un. Le soir, aux limites de la nuit, les gens qui y trainaient n’étaient pas toujours très fréquentables. J’en savais quelque chose, mais je m’efforçais de faire sortir les idées négatives de ma tête. Plus j’approchais, plus je réussissais à le distinguer. Seul le bruit de mes chaussures venait troubler le silence. Rien qui ne puisse me gêner. Si moi, la « fumée » qui s’étendait au dessus de moi était due à ma respiration, qui formait une buée blanchâtre, lui, c’était de la fumée de cigarette. Encore quelques pas et je me sentis obligée de froncer le nez. D’abord, parce que cette odeur me donnait envie de vomir, ensuite, parce que je venais de reconnaître l’homme assis sur le banc. Peu de personnes auraient pu ne pas le reconnaître à vrai dire. Apollinaire. Pas mal de gens auraient pu se damner, ne serait-ce pour apercevoir cette « célébrité », moi au contraire, je me serais damnée pour ne plus voir sa tête. Il m’insupportait. Nulle jalousie dans cela. D’ailleurs, pour ne pas mentir, c’est à peine si je me souvenais d’où était venue notre animosité réciproque. Sa tête ne me revenait pas, et voilà. J’aurais pu passer outre, continuer mon chemin en lui lançant juste un regard méprisant, mais non, il fallait que Monsieur me jette un pic. Provocation pure, comment résister. Je me retournais vers lui et levais les yeux au ciel en prenant un air moqueur et narquois.

« La surprise n’est que pour toi. Le soir ici, je m’attends toujours à trouver des types bizarres et débraillés. »


Abruti.
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M. Apollinaire Smirnov

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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeLun 19 Déc - 16:35


A vrai dire, espérer qu'elle ne reste pas pour lui pourrir la vie aurait relevé des miracles. Il avait été bête de penser qu'elle passerait son chemin et elle se plantait là, à côté de lui, avec son air hautain et narquois, tel une princesse, bien sûr déchue. Elle n'était rien, une petite serveuse dans un bar sans avenir, sans argent, sans rien. Lui il avait tout, l'avenir, l'argent, les femmes, et pourtant, elle semblait plus heureuse et rayonnant que lui, elle semblait en vie alors qu'il paraissait mort. C'était en partie une raison qui faisait qu'il la détestait, outre le fait que chacun de ces faits et geste l'énervait, que chaque parcelle de son être réveillait une envie de vomir en lui, il ne pouvait lui refuser le fait – et il en était un peu jaloux – qu'elle avait l'air de profiter de la vie malgré ses grands yeux bleus criards qui lui donnaient un air de bête naïf et blessé. S'il aurait pu l'abattre avec un fusil, bon dieu, il l'aurait fait il y a bien longtemps. Cependant, bien loin d'avoir un fusil et de savoir s'en servir, Amber se tenait donc là, à côté de lui, et parlait de sa voix nasillarde, un air moqueur sur le visage. « La surprise n’est que pour toi. Le soir ici, je m’attends toujours à trouver des types bizarres et débraillés. - Très drôle. Vraiment, ah ah ah, arrêtes, je vais me pisser dessus. » Dit-il, d'une voix monotone et grave, comme à son égal. Il n'esquissa même pas un sourire. Si elle ne comprenait pas qu'elle l'embêtait profondément, il ne savait pas ce qu'il lui fallait. Et puis, elle ne bougeait pas, elle restait là, cette pie, à l'épier, elle était sûrement en train de le tuer de mille manières différentes dans sa tête, mais ne bougeait pas. Il avait envie de la faire partir mais ne savait pas comment s'y prendre. Ce n'était pas une histoire de politesse non, il s'en foutait de la politesse avec elle, mais c'était comme ça, même quand un pigeon était à côté de lui, il avait beau faire tous les gestes du monde, il ne partait pas, alors avec une fille comme Amber, aussi chiante qu'une grand-mère atteinte d'Alzheimer, vous pensez bien... Il finit par lâcher un soupir d'exaspération avant de se décaler et de tapoter la place à côté de lui, encore chaude de son empreinte. « Si tu comptes rester là longtemps, autant t'asseoir. Je voudrais pas que tu te fatigues à m'emmerder... Ah non, c'est vrai, rien que ta présence m'horripile. M'enfin on sait jamais, peut-être que si tu t'assoies, t'arrêteras d'être chiante... » dit-il d'une voix glaciale. C'était aussi convaincant qu'un mec à qui on arrachait une jambe sans anesthésie et qui ne disait pas souffrir.

Il releva sa tête doucement, sortant de sa poche de pantalon un paquet de cigarettes et son briquet, sortant une clope avant de l'allumer et en tirer une latte interminable. Il aimait bien fumer pour tuer le temps et, comme il s'ennuyait souvent, il fumait beaucoup. Une fois, alors qu'il était en cours d'informatique, il ne trouvait tellement rien à faire qu'il avait fumé. Ce n'était finalement peut-être pas si étonnant qu'il n'ai aucun diplôme. Pourquoi était-il désintéressée de tout ? Il se tourna légèrement vers Amber, recrachant la fumée par son nez. Il n'avait qu'à s'intéresser à elle et sa vie qui ne passionnerait pas un gamin de sept ans. Doucement, il tendit son paquet ouvert vers elle. « Une clope ? Ou madame est trop bien pour ce genre de choses ? » dit-il, tout en accentuant bien le madame avec un accent d'aristocrate. Avec sa beauté glaciale, il la voyait bien dans un conte à camper le rôle de la méchante belle-mère qui se croit supérieur à tout. Et lui c'était Cendrillon, on bien Blanche Neige. En un peu moins bien peut-être, mais qu'importe. « Sinon, tu comptes rester là longtemps ou tu vas bientôt partir ? De ce banc j'veux dire. Enfin, de la ville aussi, ça m'arrangerait. » Il ne la quittait pas des yeux, guettant sa réponse. Il avait tellement envie qu'elle parte. Mais d'un autre côté, il ne voulait pas rester seul. Maintenant qu'elle avait troublé son moment d'intimité, si elle partait, il allait commencer à penser à plein de choses et devenir à moitié dépressif. Et il n'avait plus assez de clopes pour finir la nuit.
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeLun 19 Déc - 17:02





« Le danger dissout tous les liens. »


Assis sur un banc, vous ne vous attendiez à rien du tout. La présence de l’autre vous écœure à un point tel que s’il pouvait changer de pays, l’air deviendrait tout de suite plus respirable.

Cependant voilà, un homme dont on ne peut distinguer le visage, de par la nuit sombre, s’approche, discrètement, dangereusement, sans que vous ne le voyiez venir. Soudain ! Il attrape Amber par le bras et la fait se relever brutalement. Son bras s’enroule autour de sa gorge, le canon de son arme collé contre sa tempe.

« Joue pas au plus fins avec moi sinon je butte ta meuf ! »

S’adressant à Apollinaire, les yeux pleins de rage et une aura sombre autour de lui, il augmente la pression sur le visage de la jeune fille, terrifiée.

« File moi tout ce que t’as ! Et maintenant ! » ordonna-t-il.

Et maintenant Apo ? Que fais-tu face à ce spectacle ? Préfères-tu jouer au super héros ou préfères-tu prendre le rôle du Joker ? Son destin est entre tes mains.




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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeLun 19 Déc - 18:10

Ils étaient là tranquillement, à bien se détester comme d'habitude, en quelque sorte inconscients. Jusqu'à ce qu'un homme ne saute sur Amber, la prenant en cravate, une arme sur sa tempe. Avec la nuit sombre, Apollinaire ne pouvait distinguer son visage, mais sa corpulence et sa voix lui confirmait bien que c'était un homme. « Joue pas au plus fins avec moi sinon je butte ta meuf ! » Allons bon. Sa meuf, ils avaient l'air d'être ensemble ? Apollinaire ne bougea pas, assis nonchalamment sur son banc, tirant sur sa cigarette. « File moi tout ce que t’as ! Et maintenant ! » Le serbe se leva, doucement, faisant face à l'agresseur. Ça ne lui faisait pas peur, beaucoup de gens pensait que c'était facile de faire ça dans la rue, avec tout ce qu'on voyait à la télé, mais celui là avait l'air pas mal décidé. Mais Apollinaire avait vu bien pire. Il avait vu la guerre, il se souvenait encore quand son père, nationaliste serbe convaincue, l'emmenait en Boznie – pas très loin de chez lui à l'époque – avec ses oncles, comme si c'était une simple sortie à la chasse d'une petite semaine. Une petite semaine à tabasser à mort des nationalistes croates, tous ça dans l'indifférence totale. Et ce n'était pas difficile d'en choper un dans l'autre. A sept ans, ça laisse des traces, ça vous forge un morale d'acier,et on peut vous pointer une arme sur les temps que vous ne sourcilleriez pas. Alors sur les tempes de cette garce d'Amber, ça le dérangeait vraiment pas. Mais bon, le truc, c'est qu'avec un peu de chance, une mamie ouvrirait ses rideaux et le reconnaitrait et il plongerait pour non assistance à personne à danger. Super, maintenant il était obligé de faire quelque chose, sinon il allait encore avoir mauvaise conscience. Décidément, ce n'était vraiment pas son jour. Il leva les bras, en haussant les épaules. Peut-être bien que le mec l'avait reconnu, mais il n'avait vraiment pas l'air d'avoir grand-chose sur lui. Il n'avait même pas de montre et, si on l'enlevait, personne ne viendrait le réclamer. « J'ai l'air d'avoir quelque chose là ? » Rappelons-le, il était quand même en débardeur blanc, vieux jean déchiré. Même ses chaussures devaient être troué et sa tête, n'en parlons pas, blanc comme un cul, des cernes jusqu'au milieu du visage et des cheveux en bataille. Il avait plus l'air d'un drogué que d'un riche à cet instant. « Il me reste 3 clopes et un briquet plein, mais tu tireras pas plus de moi. » Sa voix restait calme, comme si l'homme avait été un simple inconnu qui lui demandait cinq euros dans la rue. En fait, sur lui, il avait bien son téléphone, mais ça, il ne lui prendrait pas. Faut pas déconner quand même ! Doucement, Apollinaire se rassit, ne quittant pas le mec des yeux. « Vas-y, butes la, je regarde. Ça me ferait presque plaisir. J'espère que t'as rayé le canon, sinon on va te retrouver. Oh, et puis t'as pas enlevé le cran de sûreté. » Il avait son air d'adolescent arrogant. « Allez, tire, tire, mais qu'est-ce que t'attend ? » sauf que là, il commençait à s'énerver. Des souvenirs désagréables remontait en lui, des souvenirs qu'il voulait oublier. Des visages en sangs et des corps morts, partout, des gens qu'on avait tués comme on n'oserait tuer un chien. « Tu peux pas faire comme tout le monde et te trouver un putain de travail ? Non, bien sûr, il fallait que tu viennes me casser les couilles, c'est pas possible, personne pour me laisser tranquille là ! Za plakanje glasno ! » Apollinaire devenait rouge et lâcha tout un flot d'insulte de sa langue maternelle. Il était profondément énervé et ne pensait plus à rien. De toute façon il ne pensait jamais aux conséquences. Sa bouche se déformait de colère, il en lâchait des postillons énormes, de rage. Il poussa l'homme, encore et encore, le provoquant, mais, le pauvre, il ne devait rien comprendre. Et Amber devait se pisser dessus. Tant mieux pour elle, ça faisait des années qu'il était en colère, et ça faisait des années que ça ne voulait pas sortir. Et tout allait retomber sur ce sale con. Le serbe avait peut-être petit à côté de lui, il le frappait là où il le pouvait, en essayant de ne pas toucher Amber. Et en Serbe, tout y passait, ce connard qui ne savait pas se servir d'un flingue, Marie, ses études ratées, ces putains de journaux et tout ce qui s'était passé dans sa vie. La guerre, sa mère, son père, ses petites sœurs et frères. Il cria pendant trois bonnes minutes ce que personne ne comprenait, barrière de la langue oblige, avant de lâcher un cri primale, qui venait du fond de son être. Si personne ne se réveillait dans les maisons qui bordait la rue, c'est qu'ils étaient tous mort. Une sirène de pompier aurait fait moins de bruit. « MAIS CASSES-TOI BORDEL DE MERDE OU JE TE CASSE TA GUEULE DE MERDE ! » Il était prêt à déraciner un arbre pour lui foutre dans la gueule. ET, à voir ses yeux exorbités et ses veines saillantes sur son front, nul doute qu'il le ferait.

Notabene : L'insulte en Serbe veut dire Bordel de Merde. Original, je sais (a)
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeMar 20 Déc - 17:19

L’avantage d’Apollinaire, c’est qu’il faisait un parfait cobaye quand il me fallait sortir des répliques assassines. Sa tête m’en inspirait, ce n’était pas vraiment de ma faute après tout. J’aurais pu me taire, laisser couler ses provocations, mais j’y arrivais pas. A chaque fois l’envie irrésistible d’emmerder l’autre. Quand on analysait la situation, c’était complètement stupide. L’autre pouvait parler, ça ne nous atteignait pas, mais on rétorquait quand même. En revanche, on avait beau dire, s’il y a une chose qui nous énervait sur l’autre, c’était l’ignorance. Morale de l’histoire, dès qu’on se voyait, on se sentait obliger de blasphémer l’autre, peu importe le temps que ça prendrait. Là, j’en aurais pour un moment. En somme, sans répondre à ses conneries, je m’assis sur le banc. Si la place était chaude, lui devait être gelé. On se glaçait le cul comme pas possible, il était fringué avec un débardeur et un jean troué…Vraiment n’importe quoi. Il faisait presque pitié à voir. Apollinaire devait penser la même chose de moi, à bien y réfléchir. L’un comme l’autre, on s’en foutait je crois. Il me tendit son paquet de clopes, avec énième affront. Limite je le prenais en pitié ce coup-ci. J’avais déjà ma réplique toute faite en tête. « Si c’est pour se goudronner les poumons, autant aller téter un pot d’échappement, au moins c’est gratos. » J’attendais sagement qu’il finisse sa tirade du « je t’aime pas, dégage », pour caser ma phrase. On m’avait toujours dit de ne pas couper la parole aux grandes personnes. J’avais beau considérer Apollinaire comme un gamin, je gardais un semblant de politesse. Il se tut.

Et quelqu’un me tira sur le bras, de sorte que je manquais de trébucher et de tomber. Une sale blague de l’autre idiot ? Peu probable. Le temps que je puisse réagir, je me retrouvais à moitié étranglée contre un type, une chose froide sur ma tempe. J’avais peur de comprendre. Et cet inconnu qui criait, me cassant les tympans. Au moins la situation était claire, et ça me faisait peur. Ma vie était maintenant entre les mains d’Apollinaire. Si j’avais su ce qui m’attendais, je serais allée me jeter sur la voie ferrée avant d’arriver ici...De violents frissons me parcouraient ma colonne vertébrale. Et il n’avait pas tellement l’air décidé à faire dégager mon agresseur. Il regardait plutôt la scène, comme s’il en avait l’habitude, comme s’il s’en foutait totalement. D’accord, il ne m’aimait pas du tout, s’il avait pu me tuer, il l’aurait fait. Sauf que là, l’occasion se présentait, et pour moi, c’était nettement moins drôle. Je le regardais, le suppliait du regard. En général j’aurais refusé de me soumettre à quoi que ce soit. Mais quand il est vraiment question de vie ou de mort, pas tellement le choix.

Je devais bien admettre, que le problème, pour l’instant, ne c’était pas moi. Je l’observais se lever, parler calmement au type, pour l’encourager au final. J’en oubliais presque de respirer pendant quelques instants. Je n’osais pas bouger, malgré la peur qui me rendait doucement, mais sûrement, hystérique. C’est qu’Apollinaire semblait en savoir long sur la chose. La panique m’empêcher de penser correctement. Je me retenais à grandes peines de ne pas hurler. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ? L’inconnu n’avait encore esquissé aucun mouvement. Je profitais comme je pouvais de ce répit, et le Serbe s’énervait un peu plus. L’incapacité de tuer semblait le rendre fou. Je ne comprenais plus. Je n’avais jamais compris je crois. Il commençait à hurler. Et il enchaîna avec une autre langue, sûrement sa langue natale. Pour une fois que sa mauvaise humeur ne m’était pas adressée, j’aurais du être soulagée. Mais c’était tout le contraire. Je n’avais qu’une envie : déguerpir loin d’ici. L’homme avec son arme devenait presque risible, comparé au courroux du jeune. Et ça hurlait, et ça frappait. Les cris, les insultes, qu’est-ce que j’en savais. A moins que quelqu’un dans l’assistance parle Serbe à part l’autre, ce dont je doutais, personne ne comprenait quoi que ce soit. Au vu de l’intonation, ce n’était sûrement pas des compliments. Moi, j’étais là, comme une idiote, à trembler comme une feuille, prête à détaler, sans être certaine de tenir encore sur mes pieds. Rappelez-moi, de qui est-ce je devais avoir peu ? La tête me tournait, mes oreilles sifflaient. Dans quel merdier j’étais encore embarquée ? Je fermais les yeux, en essayant vainement de me calmer. Les idées embrouillées ne m’aidaient pas. Même si je dus m’y reprendre à trois fois avant de réussir à sortir une phrase cohérente, j’adressais enfin à mon agresseur autre chose que des cris et des gémissements apeurés. Mon ton frôlait la panique, mais peu importe.

« Tu ferais mieux de me lâcher. D’abord, parce que vu le bruit qu’on a fait, je ne serais pas étonnée que quelqu’un vienne, ensuite, parce que j’en connais un qui est sur le point de te trucider sur place… »

Pas convaincant du tout, et j’avais l’air pitoyable. Magnifique, que de la joie. Pas taper Apollinaire, pas taper…Au moins, il aurait de quoi se foutre de moi pour les 20 prochaines années à venir. Mais...les paroles du Serbe me revinrent en vitesse grand V. "Oh, et puis t'as pas enlevé le cran de sûreté." J'avais une autre solution en vue : lui faire confiance. C'était sans doute pas la meilleure, mais c'était mieux qu'attendre qu'il se débarrasse du type. Si le cran de sûreté n'était pas enlevé, je ne risquais presque rien pour l'instant...Je soufflais un coup. Et donnais un violent coup de talon sur le pied de mon agresseur, accompagné d'un coup de coude dans l'estomac, espérant vivement voir l'emprise se relâcher.

[Désolée, c'est affreusement nul .w.]
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeVen 6 Jan - 23:47

Apollinaire prit le temps de respirer pendant une fraction de secondes, alors qu'Amber parlait à son agresseur, d'une voix tremblante et nerveuse. Elle crevait de peur, ça se voyait, à tremblé comme une feuille, elle aurait put y mettre tous les mots du monde, elle n'allait pas le moins du monde convaincre l'homme. Ce genre de racaille, il ne fallait pas les persuader avec des mots mielleux et de la pitié, non, il fallait leur mettre un coup de pied au cul et les poursuivre avec la rage au ventre, c'était le seul moyen. « Tu ferais mieux de me lâcher. D’abord, parce que vu le bruit qu’on a fait, je ne serais pas étonnée que quelqu’un vienne, ensuite, parce que j’en connais un qui est sur le point de te trucider sur place… » Le regard d'Amber croisa celui d'Apollinaire. Elle avait remis tous ses espoirs en lui, mais, encore rouge de colère, il porta sa main à son cœur. Bon dieu, ces colères, ça ne le servait vraiment pas. Quelle idée d'avoir un cœur fragile aussi ! Puis, tout d'un coup, Amber se décida à agir, écrasant le pied de son agresseur avec de lui refiler un bon coup de coude dans l'estomac, ce qui eu pour effet de lui donner un spasme tout en resserrant sa prise sur Amber. Mais la faille était là, alors qu'il basculait légèrement en avant, comme s'il avait envie de vomir, il ne perdait cependant pas le nord, tenant vivement son revolver contre la tempe de la jeune fille. Mais l'erreur était là, en se penchant en avant, il s'était rapproché du jeune serbe, encore hors de lui malgré son essoufflement. Dans une rage qui déformait son visage, il agrippa son bonnet ainsi que les cheveux de l'agresseur et décocha une droite en plein milieu de son visage. Un cri de douleur perça la nuit alors que l'homme tomba à terre, du sang gouttant sur le trottoir. D'un coup de pied, le serbe écrasa la main de l'apprenti gangster avant de donner un violent coup de pied dans son arme, qui valsa de l'autre côté de la rue. De ses bras menus, Apollinaire accrocha son col alors que l'inconnu se relevait et lui cracha littéralement au visage, dans des paroles remplis de haine. « Maintenant tu te barres connard, sinon demain on te retrouve dans une poubelle en petit morceaux ! » Les paroles furent leurs effets et, en quelques secondes, il était disparut aussi vite qu'il était apparu, en disparaissant dans l'ombre. Encore une fois, Apollinaire porta la main à son cœur, crispant sa main sur son tee-shirt, la respiration difficile. Il s'appuya légèrement sur le banc, avant de reporter son attention sur Amber. Ils avaient failli mourir à cause d'elle. « Mais c'est pas possible, t'es complètement inconsciente. » Sa voix était menaçante mais elle résidait dans un souffle, il fallait qu'il se calme, les veines de son front semblaient prêtes à exploser. « T'aurais pu te faire tuer ! D'où tu sors à des heures pareilles aussi ! » Sa voix revenait peu à peu, comme son souffle. C'était le soulagement qui le faisait parler. « T'es vraiment trop conne ! » dit-il, tout en se jetant sur elle. Mais ce n'était pas méchant, non, il s'était littéralement jeté dans ses bras et la serrait de toute ses forces et sentait sa poitrine contre son torse. Le petit cœur du serbe battait à toute vitesse. « Tu m'as fais peur ! » dit-il, la voix pleine de larmes. Elles ne tardèrent d'ailleurs pas à couler sur ses joues toujours rouges, c'était le soulagement, la rechute d'adrénaline certes, mais aussi tous le flot de souvenirs douloureux qui lui étaient revenus, et maintenant il pleurait comme un gamin dans les bras d'une fille qu'il détestait plus que tous.
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeDim 8 Jan - 19:25

En frappant mon agresseur, je crus pendant quelques instants que je devrais me débrouiller seule dans cette galère. Rien n'obligeait Apollinaire à me défendre. Il aurait très bien pu partir les mains dans les poches, ne rien avoir à faire de ce qu'il se passait ici, s'il l'avait voulu. Vu l'hostilité ambiante, son élan de bonté en me venant en aide, c'était extraordinaire. Et surtout un coup de bol pour moi. Mes coups n'avaient pas été porté dans le vide, mais encore une fois, j'avais merdé. Si j'avais espéré que ce type me lâcherait, que je pourrais enfin respirer loin de l'arme pointée sur ma tempe, j'avais tout faux. L'emprise se resserra encore un peu. Le mec se courba en avant, sans doute à cause de mon coup de coude. Pourquoi fallait-il que rien ne se passe comme je l'espérais ? J'allais vraiment finir par me prendre une balle dans la tête, je comprendrais pourquoi. Cette idée, tellement négative, me fit frémir d'horreur. Ça ne pouvait vraiment tomber que sur moi bon sang...La panique reprenait le dessus sur l'espoir de me sortir du pétrin. Jusqu'à ce que Apollinaire attrape sauvagement le type par le bonnet, afin de lui décocher une beigne assez impressionnante, qui le fit tomber à terre. Dès le moment où je le pus, je m'écartais, me déplaçait hors de portée des coups. Je ne savais pas par quel miracle mes jambes arrivaient encore à me tenir debout. Je me sentais sur le point de m'écrouler. Rien que pour ça, le Serbe aurait de quoi se payer ma tête pendant encore un moment...Il avait beau haleter à cause de la profonde colère qui était sortie du fond de son cœur il y a quelques instants, cela ne l'avait pas gêné pour repartir à la charge. Avoir la paix, c'était une chose, la violence, s'en était une autre. Et la brutalité qui régnait me fit tourner la tête. Je n'avais pas envie de voir ça, tellement ça me révulsait. J'étais d'accord pour dire que la vie n'était pas que constituée d'un monde parfait, avec plein de bisounours aux quatre coins du globe, mais tout de même. Puis, encore des menaces. Puis, un bruit de pas qui s'éloigne hâtivement. Et...Plus personne. Foutue violence qui fait la loi.

A part le souffle saccadé de Apollinaire, plus rien ne venait troubler le bruit nocturne, si ce n'est le vent. Je n'osais pas croiser son regard. En voulant me « défendre », pour une raison toujours inconnue, il avait tout de même risqué sa vie. Penser ça, c'était un peu théâtral dans mon esprit, mais conforme à la réalité. J'avais beau être débrouillarde, et détester être dépendante de quelqu'un, s'il n'avait pas été là, je ne préférais même pas envisager ce qui se serait passé. Je le regardais, appuyé sur le banc. Il me regardait aussi, avec un regard haineux. Au moins maintenant, il avait une excellente raison de me haïr. Je crois que même moi j'arrivais à me haïr à l'instant présent. Dès qu'il fut assez calmé pour parler, il commença à me morigéner. Je me sentais comme une gamine prise en faute. Je n'avais plus qu'une envie : disparaître. Principalement, parce que je savais qu'il avait raison. Il dut s'y prendre à plusieurs reprises pour aller au bout de sa pensée. Oui, j'étais conne. Mais j'avais pas prévu de me faire agresser pendant que je prenais l'air, et que je discutais avec un homme que je ne supporte pas...Quoique après ça, je ne savais plus que penser. Quand il se précipita vers moi, je ne bougeais pas. D'abord parce que j'étais certaine de ne rien craindre, ensuite parce que je me sentais incapable d'esquisser le moindre mouvement. J'écarquillais les yeux quand il me serra contre lui, jusqu'à pleurer sur mon épaule. L'odeur de tabac froid accrochée à lui ne me donnait même pas envie de le repousser. Je nageais dans l'incompréhension totale. Ce n'est qu'à cet instant que je remarquais que je tremblais comme une feuille. Pour qu'il soit dans cet état, il devait y avoir autre chose que ma petite personne. Lui demander aurait été franchement horripilant, le deviner serait impossible. Apollinaire, pour moi, c'était une énigme. Absolument indéchiffrable. Vu ce qu'il venait de se passer, je ne voulais pas savoir. Sa rage m'avait effrayée, presque autant que le flingue de l'autre type. Les mots blessent parfois bien plus que les gestes. Maigre réconfort, je n'étais sûrement pas la seule à avoir eu la peur de ma vie. Je ne savais plus quoi faire. Pour calmer le Serbe, pour me calmer moi-même. La panique retombée, je me sentais fatiguée. L'envie de me glisser sous la couette, de ne plus bouger trônait. Ce serait pour plus tard. J'hésitais, cherchais les mots. J'étais sur le point de péter un plomb, mais les larmes refusaient de sortir. Je jetais un coup d’œil aux alentours. Je devenais parano en plus...

« Désolée...Je n'avais pas vraiment prévu de me faire agresser en cours de route...Si on ne peut plus se détester tranquille... »

En plus de ne rien aligner de correct, je tournais autour du pot. Je me cherchais des excuses, et c'était stupide. Je baissais les yeux, me mordis les lèvres, tandis qu'un nouveau frisson parcourut ma colonne vertébrale. Parce qu'en plus, il commençait à faire froid. Je m'extirpais des bras du Serbe doucement, afin de pouvoir l'observer. Je ne brusquais pas le geste, de façon à ce qu'il ne se sente pas repoussé. Et je posais la question fatidique.

« Pourquoi est-ce que tu m'as aidée ? »

C'était dit, maintenant, je voulais disparaître par la même occasion...
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeMer 18 Jan - 20:57

Il se détestait à ce moment là. En y repensant, il avait presque envie de se frapper contre les murs. Il détestait ça, la violence, mais c'était comme ça, c'était en lui, il n'y pouvait rien. « Désolée...Je n'avais pas vraiment prévu de me faire agresser en cours de route...Si on ne peut plus se détester tranquille... » Apollinaire esquissa un sourire alors qu'Amber se dégagea doucement de son étreinte. Lui, il passa ses mains sur ses joues pour essayer les larmes qui avaient coulés, son cœur s'était calmé et sa respiration était enfin redevenu normale. Foutue maladie, elle allait donc le poursuivre jusqu'à la mort, si elle ne le faisait pas mourir un jour. « Pourquoi est-ce que tu m'as aidée ? » Apollinaire se figea dans le froid londonien de la nuit tout en fixant Amber. Elle tremblait, sans doute encore à cause de l'agression, peut-être bien à cause du froid. C'est vrai ça, pourquoi il l'avait aidé ? Il la détestait, rien que sa vue l'horripilait, et pourtant, il n'avait pas pu s'empêcher de faire quelque chose. A moins que ce ne soit la vue de l'arme, ou d'un branleur fauché qui se croyait plus puissant qu'un autre. Il n'en savait absolument rien et ça commençait à l'énerver. « Alors quoi, on n'a plus le droit d'aider son prochain ? » L'adolescent arrogant était revenu. Il la regardais toujours, sans bouger, comme s'il était coincé. Il était plutôt gêné, c'était le mot oui, il venait de lui sauver la vie, gratuitement, et elle se demandait pourquoi, elle aurait du lui sauter au cou pour le remercier, n'importe quoi lui aurait suffit, même une bonne claque en pleine face, mais il fallait qu'elle demande pourquoi. Ce n'est pas parce qu'il n'aimait pas quelqu'un qu'il voulait le voir mourir devant ses yeux. Mourir, il s'en foutait, c'était devant ses yeux que ça devenait plus problématique, c'était toujours comme ça. La guerre, on en parlait à la télé comme d'un broutille, mais ceux qui la vivent restent marqué à jamais, c'était à peu près la même chose qu'il ressentait. Il aurait lu ce fait divers dans le journal, il aurait rigolé et l'aurait jeté, mais là c'était différent, et il ne voulait pas être comme tous les autre, il ne voulait pas avoir de sang sur les mains. Mais il ne voulait pas être un héros non plus. Ah, indécision, quand tu nous tiens ! « Au pire, on a qu'a tout oublier. J'oublie que tu es une chochotte, et toi tu oublies que je viens de casser la gueule à un inconnu. Donnant donnant. » Après tout, le pire serait qu'elle raconte l'histoire au journaux, et sa réputation serait finit. Avec sa chance, on le traînerait devant les tribunaux, il irait en prison, on braderait ses cheveux et il se retrouverait pauvre, à la rue, sans le sou avec des gens plus détestable que lui qui ne viendrait le voir que pour lui cracher dessus. Saloperie. « Enfin, je suis sûr que t'as trouvé ça super sexy, que j'exhibe mes muscles comme ça. » Il arracha un sourire, alors qu'il s'insultait de tous les noms dans sa tête. Elle aurait du le crucifier, et c'était sans doute pour ça qu'elle le détestait, parce que c'était sûrement une des seules personnes qui pouvait vraiment le rembarrer et lui expliquer la vie. Mais elle ne le faisait pas.
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeSam 21 Jan - 14:09

Ma question, qui n'était à la base ni piégée, ni réprobatrice, semblait passer différemment. Elle devait nous gêner autant l'un que l'autre. Dans ce genre de situation, je perdais complètement les pédales, avec mes réaction idiotes et inutiles. On pouvait me le reprocher autant qu'on voulait, c'était vrai : il y avait bien plus courageux que moi. La preuve, j'étais sur le point de retirer ma question. C'était indiscret, embarrassant, et franchement sans réponses. Sa réponse manqua de me faire pousser un soupir exaspéré. J'avais oublié à qui je parlais : Apollinaire Smirnov, ado attardé hautain et insolent. Où avais-je la tête ? On ne pouvait pas changer les gens, à partir d'un simple accident. Quand bien même j'aurais pu, je ne l'aurais pas fait. Chacun son monde, sa personnalité, sa vie. Chercher l'impossible, ça n'avait jamais été mon truc. Si je n'arrivais pas à m'entendre avec le Serbe, tant pis, je laissais ça aux autres.

"Ca ne répond pas vraiment à ma question. Mais tout compte fait, je préfère ne pas chercher plus loin."

Le nombre de filles qui auraient fantasmé à l'idée d'être sauvé par ce type...Je leur aurais volontiers laissé la place. Penser à ça était simplement et purement inutile, ceci étant dit. Pour l'instant, nous étions juste debout, face à face, à nous fixer sans vraiment nous voir. Le silence, encore et toujours. Entre les excuses et les piques, on n'était pas sorti d'affaire. Le mutisme qui régnait n'était pourtant plus tellement pesant. Personne n'était arrivé, pas de témoins de la scène, personne pour nous emmerder. D'ailleurs, quelle heure était-il ? Tard. Et je commençais à être fatiguée. Comme quoi, on n'était à l'abris nul part. J'aurais peut-être mieux fait de prendre mes jambes à mon cou pendant que j'en avais l'occasion, au lieu de demander mon reste. Là, on aurait pu me qualifier de lâche. Tout de même, j'aurai aimé savoir à quoi pensait Apollinaire en cet instant. Je ne savais plus du tout quoi penser de lui. Dans l'histoire, au final, c'était le gentil ou le méchant ?

Je pensais tellement que j'en vins à sursauter quand il reprit la parole. Avant de grimacer. J'étais pas une chochotte, il ne fallait pas abuser non plus...Mais se retrouver avec une arme contre la tempe, il y a de quoi paniquer, non ? Sa réaction me laissait quand même légèrement sceptique. A le voir faire, on aurait pu croire qu'il avait l'habitude de ce genre de situation...Que ça lui était parfaitement connu. Ça, ça faisait peur. Les journalistes avaient toujours pu creuser, ils n'avaient jamais déniché rien de bien intéressant sur la vie d'antan du Serbe. Enfin, comme je ne m'y étais jamais réellement intéressée, ça pouvait aussi m'être passé sous le nez sans que je m'en rende compte. Je préférais ne rien savoir. Quant à l'exhibition de ses muscles euh...Oui, cette violence avait été impressionnante, mais j'avais eu autre chose à penser, comme sauver ma peau par exemple. Note pour moi-même, ne jamais le fâcher. Même si c'était très mal barré. Je détournais le regard pour m'affaler sur le banc et plonger mes mains dans mes poches. Foutue soirée d'hiver.

"Si ça peut te rassurer, ce n'est pas le genre d'histoire que je vais crier sur tous les toits. Et puis j'ai eu autre chose à faire que t'admirer te battre. Je ne préfère même pas penser à ce qu'il s'est passé dans ta vie pour que tu réagisses comme ça."

Un simple merci aurait suffit, mais non, je cherchais toujours plus loin. Franchement...
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeDim 5 Fév - 13:52

"Si ça peut te rassurer, ce n'est pas le genre d'histoire que je vais crier sur tous les toits. Et puis j'ai eu autre chose à faire que t'admirer te battre. Je ne préfère même pas penser à ce qu'il s'est passé dans ta vie pour que tu réagisses comme ça." Il émit un petit rire. Il ne valait mieux pas qu'il en parle oui, mais c'était le genre de fille qui disait non et qui pensait oui. Enfin, il le pensait. "Je sais que tu meures d'envie de le savoir." Il la regarda. Ce n'est pas parce qu'il avait dit ça qu'il allait lui déballer sa vie, bien au contraire. Personne ne connaissait sa vie, même son père ignorait des choses. Tout garder pour soi, c'était pour lui la meilleure chose à faire, sinon les gens allaient sortir ce regard de pitié, ces mots dépassés du genre oh mon pauvre... Je ne savais pas Non, tout ça, ce n'était pas pour lui, non merci. Mais bon, quelques explications ne serait sûrement pas de trop, alors, d'un air grave, il parla à Amber. "Tu sais, je viens de Serbie. Et dans les années 90, c'était pas vraiment la joie. Ma famille... Ils étaient du genre à taper et foutre le feu un peu partout, sans vraiment savoir pourquoi tout en le sachant... J'étais petit et puis..." Il marqua une pause. "C'était compliqué. Comme s'il n'y avait pas de raison. Et vois où ça à mené..." Il sortit une cigarette qu'il alluma. Ça ne servait sans doute à rien de raconter tout ça, peut-être même qu'Amber n'avait jamais étudier cette partie de l'Histoire en cours, qui sait ? "Enfin bref. Voir des losers se croire tout permis, ça m'émoustille toujours un peu. Qu'on se batte pour son pays, je peux comprendre" même si, comme il venait de le dire, il n'avait jamais compris. "mais qu'on se résoude à ça au lieu de se bouger le cul et se construire une vie, non." Il se prenait toujours comme exemple. Il avait toujours tout raté dans sa vie et pourtant, aujourd'hui, il était riche et respecté. Avait-il eu besoin de sortir une arme et de menacer les autres ? Non. Il avait saisit sa chance et c'était débrouillé pour que ça marche, un point c'est tout. "Enfin bref". Dit-il, pour mettre un terme à ses pensées. "Tu peux penser que je suis un connard, mais j'ai quand même des principes, et je m'y tiens". dit-il, tout en tirant sur sa cigarette. C'était d'ailleurs, et surement, un de ses seules qualités. Oui, certes, il pouvait être gentil, sympathique même, mais tout le monde savait qu'il était arrogant. D'un autre côté, il s'était battu comme un chien pour être là où il en était, autant être fier. Et il ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds, qu'importe ce qu'on disait de lui, ce qu'on lui faisait. Il avait beau encore s'habiller comme un adolescent paumé - ce qui, il fallait le dire, était encore - c'était une homme d'affaire, un vrai, qui menait tout d'une main de maître. Mais ça, c'était juste l'estime qu'il avait de lui, en toute modestie.
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MessageSujet: Re: Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.    Se perdre est une façon dangereuse de se trouver.  Icon_minitimeSam 18 Fév - 13:45

Je manquais de me vexer en le voyant rire de ma réflexion, même si au final, cela se transforma en une curiosité mal placée. Il n'y avait rien de risible. A la limite, j'attendais une réplique cynique qui suivrait de près. Après tout, avec Apollinaire, ce n'était pas rare. Se lancer des piques, jusqu'à aujourd'hui, ça avait été notre seule occupation, et notre seul moyen de « discussion ». Je grimaçais légèrement à sa remarque. Non, le savoir, ça ne me plaisait pas vraiment. Enfin, en réalité, il y avait un côté curieux qui exigeait de tout savoir, et un autre, déjà plus raisonnable, qui scandait « assez d'horreurs pour aujourd'hui ». La seule chose qui, dans les deux sens, m'aurait intéressée, ç'aurait été de savoir ce qu'il se passait dans sa tête, à quoi il pouvait bien réfléchir. Qu'il me parle de lui, cela me semblait presque bizarre. On n'était pas censé ne pas pouvoir se saquer ? En temps normal, les gens ne s'aimant pas, le faisaient savoir avec une habileté sympathique. Dans le cas présent, je préférais me taire, et le dévisager en tentant tant bien que mal de garder un air neutre. Sa façon de me regarder ne me plaisait pas tellement. Il avait un regard trop franc, trop...profond. Je détournais les yeux, m'absorbant dans la contemplation du béton, encore taché de quelques gouttes de sang plus loin. Je jouais distraitement avec une mèche de cheveux en écoutant l'histoire d'Apollinaire. Au fur et à mesure, et sans vraiment pouvoir m'en empêcher, je pinçais les lèvres. Je ne pouvais pas clairement lui dire « je comprends », ça serait mentir. Je n'avais jamais vécu dans ce genre de chaos, et je ne l'aurais pas souhaité. On a chacun nos soucis et nos ennuis, certains étant parfois plus douloureux que d'autres. Le Serbe avait sa fierté, alors de toute manière, il n'aurait jamais voulu de la compassion ou quoi que ce soit du genre. Une nouvelle rafale de vent s'entêta à balayer la rue, ce qui me fit frissonner un peu plus. Les pensées sombres, les réflexions et le froid n'étaient que quelques raisons de ce grelottement. Jamais une rue ne m'avait parue aussi sordide. Par réflexe, je baissais la tête, cherchant à me protéger un peu du froid. Quelle heure il pouvait bien être d'ailleurs ?

« Même si c'est déjà plus clair, j'aurai préféré ne rien savoir. Je me doutais bien que ce n'était pas tout rose mais sur le coup c'est au delà de mes espérances... »

Même si la remarque aurait pu être ironique, je gardais un air neutre. Je n'avais pas envie qu'il se moque, ou plus gentiment, me taquine sur le sujet. Aiguiller ma curiosité, c'était une très mauvaise idée. Je le laissais conclure ses explications. Il n'avait pas besoin de préciser ce que je savais, il était fier, et avait une parole fiable, malgré le personnage qu'il présentait. On dit souvent que les apparences sont trompeuses. La preuve que oui. Quant à penser de lui que c'était un connard, je ne savais pas. Enfin, je ne savais plus quoi penser. C'était toujours embêtant de découvrir les qualités d'un type qu'on est censé détester. Est-ce que je devais la détester au fait ? Il ne le méritait pas vraiment, j'en venais même à me demander si c'était réciproque. La seule chose dont j'étais certaine, c'est que la situation m'énervait et me torturait l'esprit. Marre de me poser des questions inutiles, et de chercher des réponses introuvables. Je soupirais, et me levais, renonçant à lutter contre les courants d'air froids qui soufflaient dans la rue.

« Sur ce point, ce n'est pas moi qui vais affirmer le contraire. Je ne sais vraiment pas quoi penser de toi. En tout cas, merci. Et...je pense que je ferai mieux de rentrer. »

Comme une idiote, je restais plusieurs secondes sur place après avoir fini de parler , à dévisager Apollinaire sans réellement le voir, avant de tourner les talons et de prendre la direction de chez moi. M'en aller de la sorte, ça faisait un peu ingrat, mais qu'est-ce que j'aurais pu rajouter ? Après tout, je ne me serai pas arrêtée pour répondre à la légère provocation qu'il m'avait lancé, rien de tout cela ne serait arrivé. J'aurai préféré. Ce que c'était stupide. En l'instant présent, la seule envie que j'avais, c'était de rentrer, d'aller me coucher, et d'oublier cette fichue soirée.

[désolée du gros retard, et surtout de la nullité de ce RP =_=]
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