La vie est un amas de décisions. Certaines importantes, d'autres inutiles. Ce que j'allais faire, c'était une décision inutile. Aucune importance.
L'idée m'était venue un matin, en me levant. Elle m'avait trotté dans la tête un bon moment, mais pour une fois, je n'avais pas envie d'y résister.
Ce matin même, ma décision était prise. Comme chaque matin, je me suis levée, j'ai bu un café, me suis lavée, habillée, et je suis sortie. C'était un mercredi. Je ne travaille pas le mercredi. Le jour idéal pour me bouger un peu, et être tranquille. Ce jour là, Newcastle est plus peuplée qu'à son habitude. Je ne sais pas pourquoi, mais le bruit de la ville a toujours représenté un réconfort pour moi. J'aime la solitude, j'aime le silence, mais j'adore le bruit de la ville, qui est contraire aux deux. Je me suis toujours dotée d'un sens de contradiction hors-pair...Cette idée me fit sourire. J'étais bien étrange parfois. Sauf qu'en attendant, je traînais, je flannais, et si ça continuait, je n'arriverai jamais à destination. Résignée, je mis mes écouteurs dans les oreilles, enfonçai mes mains dans les poches de ma veste, et me mis en marche. I'm not afraid of what I have to say ♪.
A mon grand damn, mon habitude de chanter à tue-tête, en bonne casserole que je suis, fit tourner quelques regards vers moi. Cheeese *sourire coincé*. Ca me cassait le mythe, je redevins sérieuse.
Plus j'avançais, plus je doutais de ma décision. Quand je voulais quelque chose, j'allais jusqu'au bout. Si je n'avais pas été aussi déterminée avec ma petite personne, j'aurais fait demi-tour. Le demi-tour en question, si je voulais le faire, c'était maintenant, car je me tenais enfin devant la porte du tatoueur-pierceur. Un tatouage quand on a la phobie des aiguilles, c'est con. Très con. Mais je suis conne.
Je poussai la porte, et m'avançai dans la pièce. Je ne savais pas tellement à quoi m'attendre. Rien que penser au mot "tatoueur-pierceur" me faisait froid dans le dos. La pièce était relativement propre et claire. Quant aux salles eh bien...Cela ressemblait plus à un cabinet chirurgical qu'autre chose. Soulagée, grosse trouillarde ? J'aurai aimé faire taire ma petite conscience ne serait-ce qu'une minute. Je devais être la seule à m'auto foutre de moi. Je ne sais pas si ça te dit, mais bon.
Un moment hors de mes pensées, et je remarquai que je n'étais pas seule...